Zoom sur le Caen TTC - Entretien avec Jimmy et Antoine

Le monde du sport est lourdement impacté par la crise liée à la Covid-19. Exemple avec le Caen TTC, qui évolue en Pro A, et qui est confronté au huis clos.
Entretien avec Jimmy et Antoine.

Jimmy (chargée de Communication et Partenariats au Caen TTC ), comment le Caen TTC a-t-il traversé cette année pour le moins douloureuse ?
Il y a un an, on jouait une partie de notre maintien en Pro A contre Istres, un concurrent direct. On avait gagné ce match-là et tout de suite après, le championnat s’était brutalement arrêté. On n’imaginait alors pas que cette crise durerait si longtemps. On est passés par tous les sentiments depuis. On a eu un coup de boost en octobre, avec la réception de Rouen au Palais des sports (le 25 octobre, succès 3-0 des Caennais). Il y avait 1 000 spectateurs ce jour-là, une ambiance de folie. C’est finalement le dernier événement caennais ayant accueilli du public. Depuis, c’est le huis clos et la morosité qui l'accompagnent.

Ça n’a pas dû être simple de frapper à la porte des partenaires l’été dernier

Je n’ai pas eu de difficultés à retourner les voir dans la mesure où j’avais gardé le contact avec eux lors du premier confinement. Je les avais appelés un par un pour prendre des nouvelles. En mai-juin, quand je suis revenu vers eux pour savoir s’ils prolongeaient ou non leur partenariat, le climat sanitaire et leur moral étaient meilleurs. On pensait que la crise du Covid était derrière nous. Depuis, ils paient pour des prestations qu’ils n'obtiennent pas forcément. Ceci dit, ils ont joué le jeu et je les en remercie. La famille Caen TTC tient debout.
Nous réfléchissons évidemment à mettre des nouvelles choses en place pour l’année prochaine dans notre future salle afin de remercier nos partenaires les plus fidèles.

Qu’avez-vous mis en place pour maintenir le lien avec eux ?
Depuis octobre et l’instauration du huis clos, il a fallu sortir des sentiers battus. On a mis des moyens en œuvre pour proposer des directs en streaming de qualité à nos partenaires et à notre public. Ceux qui avaient acheté de la visibilité en ont autant, voire un peu plus par le biais de ces retransmissions. Et de la couverture presse. Au début du mois de janvier, on a offert à chaque partenaire une Box du Nouvel an avec un masque et une écharpe aux couleurs du club, une bouteille de cidre, un magnet et un annuaire. Ce n’est pas grand-chose mais ça permet de maintenir le lien et les partenaires apprécient.

Le slogan du Caen TTC est « Du loisir à l’élite ». Vos licenciés non-compétiteurs n’ont plus accès à leur activité favorite. Comment le vivent-ils ?
C’est très compliqué. J’ai croisé quelques adhérents, notamment un jeune retraité qui vit seul dans son appartement. Il venait à la salle tous les matins, car le tennis de table lui offrait une bouffée d’oxygène. La pratique lui manque grandement, il est touché psychologiquement. On propose des activités aux plus jeunes. Récemment, on a mis les tables dehors, sur le parking de la Haie-Vigné. C’est notre rôle social de garder un semblant de liant.

Etes-vous inquiet pour l’avenir ?
La dynamique du club a été freinée, mais elle n’a pas été stoppée. On aura une nouvelle salle à la rentrée (dans le quartier de Saint-Jean Eudes). On est l’un des rares clubs de l’agglomération caennaise à évoluer en première division. On a des atouts, mais il ne faudrait pas que cette crise dure encore de longs mois.

Antoine Hachard (joueur de l’équipe 1ère) : « Hâte de retrouver notre public »
« En mars dernier, je traînais une blessure aux adducteurs difficile à traiter. L’arrêt lié à la crise était plutôt bien tombé, il m’avait permis de bien me soigner et de prendre le temps nécessaire pour revenir en forme. Sauf que l’arrêt s’est prolongé. On a eu la chance de vivre un derby normand palpitant devant du public. Depuis, on joue dans des salles vides. C’est dur parce qu’on fait du sport pour partager nos émotions.
Lors du premier match à huis clos, à Pontoise, on avait pris un coup psychologiquement. On avait plus le droit de manger ensemble et on n’avait pas mesuré tout l’impact que pouvait avoir le huis clos. On avait été absents des débats, absents dans le comportement. Quand je pense à tous les licenciés qui n’ont plus accès aux salles, je me dis qu’on a de la chance de pouvoir pratiquer notre sport. Mais on a quand même hâte de retrouver notre public. »

www.caenttc.fr
02 31 50 20 32

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